Voici un message de l’association des amis de la piscine Ancely:
«C’est une démarche d’ouverture, une main tendue à la mairie de Toulouse pour sortir par le haut d’une situation de blocage»… La décision du groupe HLM des Chalets de céder pour l’euro symbolique la piscine Ancely à la mairie de Toulouse, est un nouveau rebondissement dans un dossier qui s’est enlisé depuis de longs mois, malgré la mobilisation des usagers et des habitants du quartier pour que ce bassin historique ne ferme pas définitivement ses portes. «C’est une décision pas forcément facile à prendre, souligne Jean-Paul Coltat, le directeur des Chalets car le terrain a encore de la valeur. C’est à la ville de Toulouse de réfléchir maintenant. Sachant que ce que l’on souhaite c’est que la piscine continue de fonctionner, il n’est pas question d’autres projets, en particulier immobilier».
Cette proposition, esquissée à la suite de la table ronde qui s’est déroulée vendredi dernier et à laquelle la mairie brillait par son absence, a le mérite de clarifier la situation.
Propriété des Chalets, la piscine faisait en effet l’objet d’une convention courant jusqu’en 2020 avec la municipalité qui devait en assurer le fonctionnement et l’entretien. Mais face aux investissements nécessaires pour la remettre en état, Jean-Luc Moudenc, avait décidé d’arrêter les frais en considérant la fameuse convention comme caduque… Résultat, après des ouvertures partielles en 2014 et 2015, le bassin est resté fermé l’été dernier. Face à la mobilisation du quartier, la mairie de Toulouse, avait seulement fait savoir qu’elle était prête à payer la moitié des travaux qui sont estimés à 2,8 millions d’euros.
Mais l’association des Amis de la piscine Ancely (APA) soupçonnait surtout le maire de vouloir noyer le poisson et enterrer le dossier. «L’argument de Moudenc était de dire qu’il ne voulait pas financer un équipement privé, sourit François Bacabe, le porte-parole de l’association, cette fois, ça ne tient plus. La balle est dans son camp».
Les Amis d’Ancely qui ont pour objectif la réouverture du bassin pour l’été 2017, considèrent évidemment la proposition du groupe Les Chalets comme une avancée. De son côté, Georges Méric, le président du conseil départemental, a réaffirmé l’attachement de sa collectivité à la piscine, et aimerait qu’une partie de la subvention de 20 millions d’euros versée par le département à la ville de Toulouse pour les équipements sportifs, les crèches ou encore les écoles, profite à l’ensemble nautique Ancely. Rien ne s’oppose donc plus à sa résurrection… sinon la volonté politique du maire de Toulouse.
Mais dans une ville qui manque cruellement de bassins et qui attend toujours le fameux plan piscine promis par la municipalité à son arrivée au Capitole, son obstination serait lourde de sens. D’autant que les Amis d’Ancely voient déjà avec inquiétude les promoteurs immobiliers lorgner le site. En attendant une réponse officielle, le combat continue…
Gilles-R. Souillés